Il y a 7 ans, la France était sous le choc : le chef d’entreprise Hervé Cornara était décapité par un islamiste et sa tête accrochée au grillage d’enceinte de son entreprise. Depuis, les attaques au couteau mortelles se sont banalisées.
« L’Etat Macron » n’a cessé de restreindre la vente et la possession des armes à feu, au motif que celles-ci seraient dangereuses. Pourtant, la plupart des meurtres commis dans notre pays sont perpétrés à l’aide d’un couteau. Les chiffres sont là, même si la presse quotidienne, toujours aux ordres d’un pouvoir aux abois, passe sous silence les nombreux égorgements de français, et lorsqu’elle le fait, passe sous silence les prénoms et noms des auteurs.
Lundi 29 août, peu de médias ont relaté cette attaque au couteau, survenue avenue Bujault, non loin du bas de la Brèche à Niort. Pourtant, dimanche, peu avant 20 heures, deux hommes sont agressés à coups de couteau par un troisième qui tente de prendre la fuite. L’un d’eux, Ammar, 49 ans, va succomber, poignardé à plusieurs reprises. Le principal suspect Abbas sera interpellé peu après par la police de Niort, encerclé par de nombreux témoins qui ont assisté à la scène.
Et nos confrères d’Ouest France distillent le charabia habituel : « Mis en examen pour assassinat, Abbas, 42 ans, vivait depuis plusieurs années dans les Deux-Sèvres. Il travaillait, louait un appartement, ses papiers étaient en règle. Ceux qui le connaissent ne comprennent pas…. ». Ben voyons, un brave mec, subitement déséquilibré !
Meurtres : actualités en direct – Ouest-France.fr
Le choc des chiffres, le poids des mots. Déjà le 7 juillet 2022, dans une question écrite au Sénat, la sénatrice LR Valérie Boyer déclare à propos de l’assassinat d’Alban Gervaise à Marseille, le 10 mai dernier : « Les résultats de la dernière étude de 2020 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales sont édifiants. Elle estime que le nombre de victimes d’agressions à l’arme blanche monte à 44.000 entre 2015 et 2017, soit plus de 120 victimes par jour en moyenne. » Car l’état français n’a pas eu le courage de publier des chiffres plus récents, afin de ne pas affoler la population.
La sénatrice Boyer avait déjà tiré la sonnette d’alarme un an plus tôt, toujours au palais du Luxembourg, cette fois après la mort de Théo, 18 ans, poignardé à Claye-Souilly. Valérie Boyer renvoie donc à l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), organisme rattaché à l’Intérieur et dissout en 2020. Ses missions ont été reprises en partie par le service de statistiques du ministère.
Des calculs tiré de l’Insee et réalisés par « Le Figaro »
Les rapports mentionnant les armes blanches ne sont pas une vue de l’esprit, car les chiffres sont bien puisés dans les bilans du ministère de l’intérieur. Publiés une première fois en novembre 2019, ces chiffres reviennent sur les « violences physiques hors ménage » à partir des données que l’Insee produit tous les ans pour son enquête « Cadre de vie et sécurité (CVS) ». C’est ici que l’on peut lire que « chaque année entre 2015 et 2017, 1,3% des personnes de 14 ans et plus déclarent avoir été victimes de violences physiques de la part d’une personne ne vivant pas avec elles au moment des faits, soit en moyenne 653.000 personnes par an ». Parmi ces 653.000 victimes, « 18% déclarent avoir été violentées avec au moins une arme ». Et sur « ces victimes de violences armées, 37% évoquent une arme blanche ».
Les données sont simplement transcrites en pourcentage. Le calcul, lui, a été fait par Le Figaro : un article de février 2020, titré « Plus de 120 agressions à l’arme blanche ont lieu chaque jour en France », reprend l’enquête de l’ONDRP : « Sa dernière étude, (…) estime le nombre de victimes d’agressions à l’arme blanche à 44.000, soit plus de 120 victimes par jour en moyenne ! Ce chiffre correspond, en effet, à 37% des 118.000 personnes ayant déclaré, chaque année, en moyenne, avoir subi des violences physiques armées ». Ces statistiques se retrouvent citées telles quelles dans la presse, au Sénat par Valérie Boyer ou encore à l’Assemblée nationale, en 2020, par l’ex-député non-inscrit José Evrard.
Journaliste et écrivain
Carte de Presse 55411